Jean-Louis Boncoeur
Jean-Louis Boncœur, dont on a commémoré en 2011 le centenaire de la naissance, a laissé dans la mémoire de plusieurs générations de berrichons le souvenir d’un personnage légendaire, sous la silhouette du vieux berger, le conteur patoisant qu’il a incarné sur de nombreuses scènes de spectacles ou de festivités locales. Les divers aspects de sa personnalité créatrice, son œuvre artistique et littéraire multiforme, ses multiples visages restent à découvrir : l’artiste peintre et l’illustrateur, le comédien, le poète et conteur rustique, l’écrivain ou le chroniqueur régionaliste, l’animateur du terroir.
En 2008, Claude Augereau et Michel Lévêque, les enfants de Jean-Louis Boncœur, ont fait don des archives de leur père à la Bibliothèque municipale de Bourges. Ce fonds se compose de manuscrits d’ œuvres publiées et inédites, de dessins, de correspondances et de papiers personnels, soit près de 14000 pièces auxquelles s’ajoutent des dossiers éditoriaux ou documentaires, des coupures de presse, des journaux, des affiches, des photographies, des enregistrements sonores et visuels et des objets divers.
Vies et œuvres parallèles de Jean-Louis Boncœur
Edouard Jules Eugène Lévêque, pour l’état-civil, naît le 26 mai 1911, vit d’abord à La Châtre (Indre) puis à Rezay (Cher). Dès 1934, il enseigne le français et le dessin d’art au lycée George Sand de La Châtre où il y poursuivra sa carrière jusqu’en 1975. Il sera aussi conseiller municipal de cette ville de 1959 à 1977.
Dans ses années de jeunesse, il s’adonne à la peinture et au dessin, se lance avec passion dans l’aventure théâtrale, écrit, publie des pièces tout en amorçant une œuvre de conteur public, sous le pseudonyme de Jean-Louis Boncœur. A partir de 1942, le personnage du « Vieux Berger de la Vallée Noire » sillonnera les scènes berrichonnes cinquante années durant. Il développe encore une œuvre d’illustrateur et réalise divers travaux graphiques.
Introduit, dès 1933, par son mariage dans le monde des traditions rurales et des croyances insolites du village de Rezay, Boncœur recueille des témoignages et des données, tient des conférences et des chroniques. Entre 1955 et 1986, il publie un recueil de textes patoisants, un roman, des contes et divers ouvrages à caractère ethnographique. Il organise ou anime des actions touristiques, des festivités populaires, folkloriques ou culturelles.
Considéré comme l’un des derniers grands écrivains et artistes régionalistes du Berry, dans la lignée des Laisnel de La Salle, Hilaire de Vesvre, Hugues Lapaire, inspiré par les œuvres de George Sand ou de Gabriel Nigond, Jean-Louis Boncœur a mis tous ses talents au service du Berry, de sa mémoire et de son patrimoine culturel. Il disparaît en 1997, laissant une œuvre originale remarquable et de nombreux projets restés inachevés.