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"Losing Alice", Sigal Avin / Ophir Levy
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Dans son magnifique récit autobiographique "Une histoire d'amour et de ténèbres" (2002), l'écrivain israélien Amos Oz, songeant aussi bien à la réception des livres de Nabokov, de Dostoïevski et de Faulkner qu'aux siens propres, décrit avec dédain la figure du "mauvais lecteur". Il désigne ainsi celui qui, par voyeurisme, goût du sordide et paresse intellectuelle, se plaît à identifier le personnage d'un livre à son auteur. Celui qui, refusant d'envisager la distance qu'introduit la littérature, ne voit dans tout roman que la confession déguisée des turpitudes de l'écrivain. C'est sur ce célèbre passage du récit d'Amos Oz que s'appuie Ami, dans la série "Losing Alice" de Sigal Avin, pour reprocher à l'héroïne d'adopter, face à un texte de fiction, une attitude inquisitrice qui lui rappelle singulièrement celle du "mauvais lecteur".
Voir le numéro de la revue «Positif, 722, Avril 2021»
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