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La Tyrannie de la narration au cinéma / John Boorman
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Le cinéma se déroule dans le temps. Notre expérience du cinéma est une succession de moments, auxquels s'ajoutent la mémoire ou l'anticipation des moments déjà advenus et à venir. La conséquence en est qu'un film qui raconte une histoire de façon linéaire, chronologique, est doté d'une grande force. Dans le roman de Christopher Isherwood "La Violette du Prater", peut-être le meilleur ouvrage jamais écrit sur le processus de réalisation d'un film, le cinéaste fictif déclare : "Un film est une machine infernale. Une fois qu'il est allumé et mis en marche, il progresse avec un dynamisme incroyable. Il ne peut ni s'arrêter, ni s'excuser, ni retirer quoi que ce soit, ni attendre qu'on le comprenne, ni s'expliquer. Il ne peut que mûrir jusqu'à l'explosion finale. Cette explosion, il nous faut la préparer, comme des anarchistes, avec le maximum d'ingéniosité et d'intention de nuire". Mais le cinéma narratif conditionne le spectateur à n'attendre que le moment narratif suivant.
Voir le numéro de la revue «Positif, 669, Novembre 2016»
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