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Laszlo Nemes. "Le Fils de Saul" : La vie des morts
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Comment montrer L'"inmontrable" , filmer l' "infilmable" ? En répondant à ces questions, Laszlo Nemes s'est lancé dans un premier film fulgurant qui résout d'un geste de cinéma l'unité du fond et de la forme. Immergé dans l'enfer d'un camp de concentration, le Sonderkommando Saul constitue un lien terrifiant entre bourreaux et victimes. Pour tenter de surmonter ce qu'il voit et ce qu'il entend autour de lui, il s'assigne un objectif qui devient une obsession. En filmant cet acte de survie, le cinéaste conjugue la subjectivité du point de vue à l'hyperréalisme de la représentation. C'est plus qu'un dispositif expérimental: le partage implacable d'un regard. Il en résulte une poésie brute qui a la force d'un cauchemar et la bouleversante vérité d'un document arraché aux limbes de la mémoire. Le cinéaste s'en explique dans un entretien qui dévoile sa démarche avec une rare acuité.
Voir le numéro de la revue «Positif, 657, Novembre 2015»
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