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Cinéma et littérature : les adaptations infidèles
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Selon Henri de Régnier, qui fut l'un des plus illustres " cocus " de la littérature française, la fidélité n'est au fond " que la paresse du désir ". S'il parlait là de l'amour, on peut toutefois l'appliquer à la transformation et à la relecture d'une oeuvre dans un autre domaine artistique. Ainsi, en passant de l'écrit à l'écran, toute adaptation ne serait-elle pas inexorablement condamnée, en raison des ajustements et contraintes, à l'infidélité ? Ou, au contraire, ce qu'on croit être des trahisons ne sont-elles pas, parfois, une manière de respecter le matériau original ? Changements de contexte (époque, lieu...), modifications dans la trame, évolution des personnages, développements ou omissions de certains pans narratifs, différences dans l'esprit, on en passe : à l'occasion du Festival de Cannes (qui nous offrira justement son lot d'adaptations), interrogeons-nous sur les mutations inhérentes au passage de l'abstraction des mots à leur représentation sur un écran. Stephen King a-t-il raison de haïr "Shining" de Kubrick ? La meilleure adaptation de Simenon est-elle la plus respectueuse ? A quoi ressemble la version pirate turque de "Lucky Luke" ? A travers quelques exemples (parmi des milliers et des milliers d'autres), revisitons les liens ténus entre la littérature et le septième art. En se demandant si l'infidélité ne réside pas, déjà, dans les yeux du lecteur-spectateur. On a dit dans les yeux... Sommaire. De l'écrit à l'écran : trahir pour mieux adapter. Quand Audiard adapte Simenon : silence, moteur... ça détourne ! Paroles d'adaptateur : "On est toujours plus fidèle qu'on l'imagine", entretien avec Jacques Fieschi. Et si on changeait la fin : clap ou pas clap ? Préquels, suites, personnages secondaires : les séries font la loi. Les écrivains cinéastes : la tentation du tapis rouge. Entre posture et imposture. Vous avez dit bizarre : les adaptations les plus improbables.
Voir le numéro de la revue «Lire Magazine littéraire, 507, Mai 2022»
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