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Encadrants du quotidien à l'asile Sainte-Anne à la fin du XIXe siècle (Les) / Alis Montois
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Cet article propose une étude de l'asile Sainte-Anne comme lieu de travail. Il se focalise sur un corps de métier oublié dans l'historiographie française de la psychiatrie : le personnel dit " secondaire " ou " non médical ", qui regroupe les employés encadrant les patients de l'asile au quotidien - gardiens, infirmiers, sous-surveillants, surveillants, veilleurs, chefs des bains, et chefs d'atelier. L'article délimite les tâches et les devoirs du corps d'encadrement déterminés par les autorités asilaires. En dépit de l'idéal thérapeutique du traitement moral qui voudrait que le médecin soit au centre de la thérapie, les encadrants sont de véritables médiateurs entre le patient et son médecin, acteurs de la vie pavillonnaire et intime des internés, garants des traitements dits " physiques ". Conscients du rôle grandissant des encadrants dans les thérapies, le Département de la Seine et les médecins d'asile engagent dès les années 1880 leur professionnalisation : les gardiens, désormais laïcs, deviennent peu à peu infirmiers, formé par l'École des infirmiers et infirmières de Sainte-Anne. Les salaires sont augmentés et une caisse de retraite est mise en place. Mais la politique de stabilisation du personnel est mise à mal par la discipline et le rythme imposés, qui incitent bon nombre d'encadrants de quitter l'asile après seulement quelques années de services.
Voir le numéro de la revue «Revue historique, 703, Juillet 2022»
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