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Cinéma iranien contemporain à la conquête du monde (Le) / Jean-Michel Ropars
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Il y a 43 ans, le 1er février 1979, l'ayatollah Khomeyni revenait d'exil et, très vite, présidait à l'instauration d'une République islamique en Iran, un régime très autoritaire pratiquant la censure (comme le Shah auparavant, mais en pire), endoctrinant, surveillant et emprisonnant à tout-va. Or, contre toute logique, cette nouvelle ère très sombre s'est accompagnée, dès la fin des années 1980, d'un fantastique essor du cinéma iranien, primé à de multiples reprises dans les festivals internationaux (depuis "Le Goût de la cerise" d'Abbas Kiarostami, Palme d'or à Cannes, en 1997). Les réalisateurs iraniens sont désormais régulièrement sélectionnés dans les grands festivals et y remportent les récompenses les plus prestigieuses : Jafar Panahi avec "Le Cercle" (Lion d'or à la Mostra, en 2000) puis "Taxi Téhéran" (Ours d'or à la Berlinale en 2015) ; Asghar Farhadi avec "Une séparation" (Ours d'or en 2011, César 2012 du meilleur film étranger, Oscar 2012 du meilleur film en langue étrangère) et "Un héros" (Grand Prix à Cannes 2021); Mohammad Rasoulof avec "Un homme intègre" (prix Un certain regard sur la Croisette en 2017) et "Le diable n'existe pas" (Ours d'or à la Berlinale de 2020) ; Saeed Roustayi (32 ans !) avec La "Loi de Téhéran" (film non comique le plus rentable de l'histoire du cinéma iranien, nommé pour le César du meilleur film étranger en 2022). Comment, dans un contexte intérieur apparemment si défavorable, une telle réussite a-t-elle été possible ?
Voir le numéro de la revue «Positif, 735, Mai 2022»
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