Fonds Rivière-Fournier : les archives

La bibliothèque patrimoniale abrite les archives Rivière-Fournier depuis 2001. En vue de leur conservation, de leur communication et de leur mise en valeur, elles ont fait l'objet d'un inventaire et d'un traitement archivistique. Elles se composent de pièces autographes et de quelques ensembles iconographiques ou imprimés :

- 114 manuscrits littéraires
- 5600 lettres
- 340 documents, papiers personnels, divers
- 240 photographies et documents graphiques

Plusieurs centaines de dossiers relatifs à l'édition, la gestion, l'exploitation ou la réception des œuvres des deux écrivains complètent le fonds. La Bibliothèque veille à l'enrichissement des archives originales. Ont été acquises depuis plusieurs lettres d'Alain-Fournier, de Jacques Rivière ou de leurs correspondants, des éditions de leurs œuvres avec envois autographes ainsi que des éditions illustrées du Grand Meaulnes.

Un fonds documentaire destiné à l'étude et la mise en valeur du fonds d'archives est en cours de constitution. Il comprend des ouvrages de références, des documents variés afférents aux mouvements artistiques et littéraires du premier quart du 20e siècle ainsi que des collections de périodiques originaux de l'époque (1880 - 1930).

Lorsqu’il abandonne le projet d’entrer à l’Ecole navale, Fournier arrive au lycée de Bourges en 1903, en tant qu’interne. En juillet, il obtient le baccalauréat de philosophie. Au même titre que la mémoire du pays où il est né (le Cher), la trace de ce court séjour et de ses diverses haltes dans la ville de Bourges est présente dans sa correspondance et dans son roman.

L'établissement portera son nom à partir de 1937.

Dans les années 1920, arrive au lycée de Bourges un jeune agrégé de lettres chargé de la classe de première, Henri Gillet, dont la réputation d’homme délicat et exigeant, poète et professeur talentueux, éveilleur des jeunes esprits qui lui sont confiés, grandit vite ; il contribue à plusieurs revues, écrit pour lui-même d’abord. Son essai consacré au Grand Meaulnes est un de ses livres-phares. Il correspond avec Isabelle Rivière, prépare une biographie sensible de son auteur favori (Emile Paul, 1948). Sa passion et sa ténacité, soutenues par l’administration du lycée et autres instances, aboutissent en 1937, à donner le nom d’Alain-Fournier au lycée, par décret du Président de la République Albert Lebrun signé par le Ministre de l’Education Nationale Jean Zay.

Henri Gillet a entretenu une longue correspondance avec Isabelle Rivière, en vue de préparer sa grande étude biographique sur Alain-Fournier qui paraîtra en 1948.

Henri a invité Jacques à La Chapelle-d’Angillon afin de lui faire découvrir son pays natal et lui présenter sa famille. Avant son arrivée, il lui écrit : « Il est vrai que ce pays-ci, je ne l’ai jamais aimé d’amour ; ce n’est qu’une amitié à qui je parle de mes amours ; mais une amitié si intime, si lointaine, qu’elle est plus essentielle en moi que l’amour […] Quand je dis les stations de Bourges à La Chapelle, c’est une douceur infinie : Mais quels bouleversements, quelle angoisse, si j’essaie de me rappeler les hameaux autour de l’ancien chez moi ! [...] » .

Henri Gillet a écrit l’un des premiers essais biographiques sur Alain-Fournier. Il y a placé la dédicace suivante : « A tous ceux et à toutes celles qui ont cru, croient ou croiront au « Domaine inconnu » et qui s’y retrouveront un jour ». Il a également produit une œuvre poétique et des contes.
Tous les papiers et manuscrits d’Henri Gillet (+ 1977) et les livres de sa bibliothèque sont conservés à la Bibliothèque patrimoniale et d'étude de Bourges.

Le quotidien local a consacré une page à l’événement du baptême du lycée de Bourges. Des extraits des discours prononcés ce jour-là y sont rapportés. Un portrait d’Alain-Fournier de 1913 est en position centrale.  Ont été reproduites la plaque commémorative apposée sous le porche du Lycée et la façade avec son nouveau fronton « Lycée Alain-Fournier ». Dans le portrait de groupe, on repère, outre le préfet du Cher et les divers représentants de l’Education nationale, Marcel Abraham, Claude Aveline et Henri Gillet.

Au verso de la prise de vue, une note autographe d’Henri Gillet écrite à l’intention d’Isabelle Rivière.