0 avis
Jonathan Littell : "Dominic is a good man" / Michel Crépu
Article
La scène se passe quelque part aux confins de l'Ouganda et du Soudan du Sud, trois jeunes gens qui déambulent dans le bush - une sorte de terrain vague à l'échelle d'une prairie entière. C'est une scène du film de Jonathan Littell, "Wrong Elements", dix ans après la parution spectaculaire des "Bienveillantes". Changement de décor - hors fiction : ici trois jeunes gens, kidnappés à la fin des années 80 par les membres d'une secte, la Lord's Resistance Army, l'Armée de résistance du Seigneur. Ils avaient quinze ans, on a fait d'eux des tueurs, des tortionnaires. Jonathan Littell les retrouve, quinze ans plus tard. Avec la même obsession qu'à l'époque des "Bienveillantes" : comprendre, pister la logique du mal dans le monde secret du coeur humain. Qu'est-ce qui fait qu'un jeune adolescent peut passer la frontière invisible qui sépare l'univers familial du monde de la pure barbarie ? " Dominic is a good man ", dira l'un d'entre eux, parlant d'un tortionnaire spécialement distingué. Qu'est-ce que cela veut dire ? C'est le sujet de ce film austère et doux à la fois. Jonathan Littell s'en explique.
Voir le numéro de la revue «La Nouvelle revue française, 625, Juillet 2017»
Autres articles du numéro «La Nouvelle revue française»