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Grands singes, la politique et la parole / Jean-Claude Monod
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La coïncidence entre le regain d'intérêt pour l'anthropologie philosophique du XXe siècle et l'importance prise par ce que l'on peut appeler la "question de l'animal" dans la philosophie et le débat public contemporains n'ont rien d'un hasard. L'une des spécificités de l'anthropologie philosophique comme courant du XXe siècle, soulignées notamment par Arnold Gehlen, est d'avoir centré son interrogation sur le rapport (de continuité et de différenciation) homme-animal, délaissant l'autre pôle classique de détermination de l'homme, l'axe homme-Dieu. Réinscrire par les résultats des sciences "de l'homme" les plus diverses (naturelles, psychologiques, sociales) sans absolutiser ceux-ci, c'est une ambition philosophique qui ne peut rester sans effet sur la ligne de partage homme/animal telle qu'elle a été souvent posée sur le mode d'une pétition de principe métaphysique ou de l'imputation d'une propriété transcendante.
Voir le numéro de la revue «Le Débat, 180, Mai-Aout 2014»
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