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Emphase atomisée (L') / Hervé Aubron
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La nullité n'est pas forcément le symptôme d'une incapacité ou d'une déficience, ce peut être aussi, au contraire, la marque d'une maîtrise ou d'une virtuosité, du formalisme suprême: on peut par exemple bâtir une cathédrale pour finalement la faire imploser, la laisser aspirer par un point de fuite jusqu'à sa complète disparition - un vide parfait. Le cinéma de Christopher Nolan a une inclination pour cela: des films monumentaux qui se mordent la queue, se bouclent, se retournent comme un gant, imposent au temps une marche arrière ("Memento", "Tenet" et ses explosions à l'envers, transmuées en implosions). Biopic du maître d'oeuvre de la première bombe atomique, "Oppenheimer" n'échappe pas à la règle, même s'il apparaît formellement plus sage que ses prédécesseurs.
Voir le numéro de la revue «Cahiers du cinema, 801, Septembre 2023»
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