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Cinéma et philosophie, partie 2 / Michel Ciment
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A propos de la distinction initiée par Emile Benveniste entre histoire et récit, Gérard Genette se fustigeait douloureusement d'avoir omis de citer le verbe "sembler", présent pourtant dans le texte des "Problèmes de linguistique générale", et d'être en quelque manière responsable d'une fausse idée - à savoir que les événements à l'horizon de l'histoire se racontent eux-mêmes, alors qu'ils se contentent (et c'est déjà pas mal...) de le paraître. D'où une quinzaine d'années plus tard, ce constat amer : "J'aurais sans doute mieux fait, ce jour-là, de me fouler le poignet..." (Gérard Genette, "Nouveau Discours du récit", Seuil, 1981, p. 67 ; l'auteur fait allusion à un passage de "Frontières du récit", in "Figures II", Seuil, 1966, p. 62-64). Et si l'on ajoute un certain nombre de bêtises débité au sujet du "film transparent", dans la critique cinématographique plus ou moins nimbée de théorie à l'époque, les dégâts furent en effet considérables... Je m'en voudrais terriblement d'avoir l'air d'accabler un vieux maître à l'égard duquel ma dette est infinie et mon admiration toujours croissante. Et mon état relèverait illico de Sainte-Anne si j'osais me comparer à lui. Il m'est cependant arrivé mutatis mutandis une aventure du même ordre avec le mot "cinéphilosophie". Sommaire. Cinéphilosophie : le mot et l'idée. Hong Sang-Soo à la lumière de Gilles Deleuze. La pensée libertarienne dans le cinéma de Clint Eastwood. Le cinéma, tissu sensible de la vie nouvelle. La philosophie de Harvard. Politique de la fondation.
Voir le numéro de la revue «Positif, 732, Février 2022»
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