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Vigo, motifs et matières / Philippe Fauvel
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Tout Vigo tiendrait dans le refrain de la chanson entonnée par les enfants de Zéro de conduite: "Nos pieds pas pour de rire, Nous nous en servirons, Marcher nous marcherons, Nager nous nagerons, Voler nous volerons, Les mains ça n'veut rien dire, Eh bien ! nous les couperons, Avec un grand couteau, Poil au nez poil au dos, Avec un grand couteau." Les quatre films de Jean Vigo, qui ressortent sur les écrans dans leur version restaurée ce 29 septembre, restent inclassables tant leur vigueur poétique et libertaire persiste, associant révolte et douceur, amitié et désir, clowneries et frasques. A l'instar du père Jules ou du camelot de L'Atalante, Vigo a dans sa musette tout un bric-à-brac génial, malgré la brièveté de l'oeuvre (moins de trois heures réalisées en quatre ans). On relève librement ici quelques plans et gestes, quelques motifs passant d'un film à l'autre, qui disent, malgré l'apparente disparité entre documentaires et fictions, toute la fougue juvénile et la clairvoyance du cinéaste.
Voir le numéro de la revue «Cahiers du cinema, 779, Septembre 2021»
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