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Art du plan-séquence II (L')
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Après avoir posé quelques bases techniques et théoriques munies d'exemples dans notre premier dossier ("Positif" n.717, novembre 2020), nous revenons à quelques repères historiques par pays, par cinéastes ou par genres. Dans le cinéma classique, le plan-séquence a volontiers été choisi par des réalisateurs souhaitant affirmer leur autonomie et s'affranchir de leurs producteurs, délaissant le découpage traditionnel pour ne laisser d'autre choix au montage que celui de la prise retenue : une sorte de final cut absolu, en quelque sorte. Cette démarche préfigure la virtuosité du plan-séquence comme une des signatures stylistiques de l'auteur de cinéma moderne et, parfois, une inclinaison voire une obsession des metteurs en scène contemporains, de Johnnie To à Jia Zhangke, de Michael Haneke à Béla Tarr, de Gus Van Sant à Alfonso Cuaron... ou à Kathryn Bigelow, évoquée dans ces colonnes. Paradoxalement, la virtuosité cède au dépouillement quand il s'agit de capter la vérité (De Bresson aux Dardenne) ou le talent (Cukor, Inarritu, Steve McQueen) des acteurs et actrices. Plusieurs livres ne suffiraient pas à épuiser le sujet, et nous avons choisi par exemple d'analyser, dans la modernité, Angepoulos, Tarkovski et Antonioni plutôt que Godard, Jancso ou Kiarostami. Mais nous n'avons pas voulu oublier des modes de cinéma où le plan-séquence se conjugue à d'autres modes contraintes et d'autres attraits, comme le cinéma d'animation ou le documentaire. Sommaire. Bon plan dès l'ouverture. Trois faux plans-séquences. "Sans travelling circulaire, je ne serais pas Angelopoulos !" Le plan-séquence made in Hollywood (1931-1968). La durée émancipatrice du plan-séquence chez Cukor. Max Ophuls : plans longs, plans-séquences et convulsion des sentiments. Ivresse ou galère : acteur et plan-séquence. Le plan-séquence dans le cinéma d'animation. Rebelles. Des mots et des mains : surgissements d'une parole documentaire en plan-séquence fixe. Un tableau, sur "Van Gogh" de Maurice Pialat.
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