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Stanley Kubrick, à l'appareil. Préface au scénario de "Full Metal Jacket"
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C'est au printemps de 1980 que j'ai rencontré Stanley Kubrick pour la première fois, dans sa maison près de Londres. Il est agréable de recevoir un coup de téléphone d'un héros culturel, surtout quand il y en a si peu. Il n'est pas tout à fait exact que Kubrick soit un bizarre reclus, mais il est certain que si on va le voir, on va chez lui, où il travaille et règle ses affaires. Nous avons parlé de bien des choses ce soir-là, mais surtout de guerre et de cinéma. Il avait une idée très nette du type de film de guerre qu'il voulait réaliser, mais il n'avait pas d'histoire. "Histoire", je l'ai appris, voulait dire pour lui un livre doté de contenus et de proportions qui conviennent à son dessein de le mettre en miettes et de le recomposer en film ; un arbre aux branches parfaites. Il fallut sept ans de plus, généralement difficiles, pour qu'il me montre la version définitive de "Full Metal Jacket".
Voir le numéro de la revue «Positif, 719, Janvier 2021»
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