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Populisme en débat (Le)
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Il est des mots qui, soudain, paraissent devenir incontournables dans le débat public. Souvent parce qu'ils désignent une réalité sinon nouvelle, du moins instable, qui échappe encore aux définitions précises. Le mot recouvre alors une pluralité de phénomènes, qui ne sont certes pas sans se ressembler, mais dont on ne sait pas dire s'ils partagent ne serait-ce que des causes ou des effets communs. Si bien que le mot finit par désigner l'air du temps lui-même, un visage de notre époque. Le mot populisme est de ceux-là. L'inflation de son usage est telle ces dernières années qu'on en oublierait presque que son apparition dans le lexique politique est ancienne. Que l'on songe au populisme russe du milieu du XIXe siècle, au populisme agraire aux États-Unis à la fin du XIXe siècle, ou aux populismes latino-américains du XXe siècle, qui se sont désignés eux-mêmes comme tels. Ces dernières années, le terme de populisme et l'adjectif qui en découle ont davantage fonctionné comme des anathèmes, en particulier dans des cercles dits libéraux. Mais on a vu également des mouvements ou des dirigeants s'en revendiquer, à gauche comme à droite du spectre politique. Repoussoir pour les uns, mobilisateur pour les autres, le mot est devenu un fétiche. Sommaire. Le populisme en débat, avant-propos. Le populisme en débat, introduction. La révolte de ceux du " bas ", entretien avec Pierre Ostiguy. Le peuple et les experts, entretien avec Christopher J. Bickerton. Le populisme au pouvoir, entretien avec Nadia Urbinati. Le monde des nouveaux autoritaires. National-populisme et christianismes : les ressorts d'un ralliement paradoxal. Séries noires. Sur Cairn : navigation article par article pour consulter l'intégralité du dossier.
Voir le numéro de la revue «Esprit, 463, Avril 2020»
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