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En Bolivie, la filière lithium à l'encan / Maëlle Mariette
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La Bolivie est l'un des pays les plus pauvres d'Amérique du Sud, mais il abrite le plus gisement mondial de lithium. Cette matière première connaît une demande en forte hausse puisqu'elle est utilisée dans de nombreux appareils électroniques et technologiques, aussi bien les smartphones que les voitures électriques. Le président bolivien, Evo Morales, voulait ainsi développer une filière nationale qui profiterait au pays et non pas simplement à des entreprises étrangères venues exploiter cette ressource. L'objectif était même de concevoir sur place des produits à forte valeur ajoutée, comme les batteries, et non pas seulement d'exporter le lithium brut. La mise en place de cette filière a nécessité d'importants investissements scientifiques et matériels, et la création d'une entreprise nationale, Yacimientos de litio bolivianos. Le gouvernement a rencontré de nombreux autres pays intéressés, dont la Chine, et s'est lancé dans des manoeuvres politiques pour avoir un accès au Pacifique et ainsi faciliter le transport de marchandises. Mais à l'automne 2019, Evo Morales est victime d'un coup d'Etat. Déjà confronté à de nombreuses difficultés, le projet de filière nationale du lithium semble plus compromis que jamais, d'autant que les pressions étrangères se sont accentuées. Et la souveraineté bolivienne sur ses ressources semble une nouvelle fois impossible. Détails. Pas de chiffres.
Voir le numéro de la revue «Le Monde diplomatique, 790, Jan. 2020»
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