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Samuel Maoz / Jean-Dominique Nuttens
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Huit ans après avoir évoqué le souvenir traumatique de la guerre du Liban de 1982 dans "Lebanon" (Lion d'or à la Mostra de Venise en 2009), Samuel Maoz explore, dans "Foxtrot" (Lion d'argent 2017), le hors-champ quotidien de la guerre, pour en révéler la dimension tragique et absurde. Dans ces deux longs métrages, le réalisateur israélien parvient à ancrer un fort sentiment de réel (la claustration, l'attente, l'absence de signification des manoeuvres accomplies, le souci du détail saisissant) dans une atmosphère qui glisse vers l'onirisme. Inscrivant la charge critique de ses films dans leur esthétique même, il n'est pas étonnant que Samuel Maoz ait été la cible d'attaques virulentes de la part de la ministre de la Culture israélienne Miri Regev, et de pressions aberrantes pour que "Foxtrot" ne soit pas projeté en ouverture du Festival du film israélien de Paris, en mars 2018. Attaques dont l'absurdité confirme, a posteriori, le bien-fondé des réflexions développées par le film. Sommaire. Danse macabre, critique du film "Foxtrot". "Donnez-leur un chameau", entretien avec Samuel Maoz.
Voir le numéro de la revue «Positif, 687, Mai 2018»
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