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#MeToo : Je, Elle, Nous / Véronique Grappe-Nahoum
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En 2006, Tarana Burke, militante féministe américaine engagée auprès des femmes noires américaines, et de toutes celles qui sont stigmatisées en tant que membres d'une "minorité", créait le "mot-dièse" (ou hashtag, terme inscrit dans le petit Larousse en 2013) #MeToo sur son site internet : en face d'une jeune fille noire américaine de 13 ans victime de violences sexuelles, elle n'avait pas réussi à lui souffler "me too" En octobre 2017, sous l'impulsion de l'actrice Alyssa Milano et dans le contexte de l'affaire Weinstein, ce hashtag prend une dimension virale, en parallèle avec le succès immédiat du premier appel sur Internet de Sandra Muller, publié le 13 octobre 2017 (lui-même rédigé à la suite de celui de l'écrivaine canadienne Anne T. Donahue, "My Harvey Weinstein"), "toi aussi raconte en donnant le nom et les détails un harcèlement sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends", qui sera traduit en français par "Balance ton porc". A partir d'octobre 2017, ces mots-clés qui fonctionnent comme des portails, en permettant d'agréger sur Internet un grand nombre de messages, vont connaître une quadruple extension, qui fera bientôt sans doute l'objet de fécondes recherches en sciences sociales.
Voir le numéro de la revue «Esprit, 444, Mai 2018»
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