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Marc Aurèle
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L'affaire semble entendue : quand il s'agit d'exercer le pouvoir, la sagesse peut plier bagage. L'idée platonicienne d'un philosophe-roi est un scénario improbable, voire une vaine utopie. Il y a pourtant une exception à cette règle présumée : Marc Aurèle. Sa trajectoire unique est celle d'un empereur qui philosophe et d'un philosophe qui gouverne. A la tête de l'Empire romain à son apogée, il opte pour le stoïcisme afin de régler à la fois son existence et son action. De ce choix de vie témoignent ses Pensées. Comme le montrent Pierre Hadot et Jean-Baptiste Gourinat, cette oeuvre singulière n'est pas une somme théorique, mais un monologue à visée pratique : Marc Aurèle s'adresse à lui-même pour mieux se transformer en tant qu'homme. Il cherche à se rendre impassible vis-à-vis des événements du monde et à voir la réalité telle qu'elle est. Ces exercices spirituels ont des vertus thérapeutiques : aujourd'hui, une discipline comme la psychologie cognitive s'en inspire, comme l'explique Jean Cottraux. Hommes politiques, hommes tout court, encore un effort : méditons avec l'empereur-philosophe.
Voir le numéro de la revue «Philosophie magazine, 39, Mai 2010»
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