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Love me trou / Hervé Aubron
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Solitaires, obsessionnels, enfermés en eux-mêmes, jusqu'à la folie, l'abrutissement ou le crétinisme : si l'on fait exception du couple formé par Alain Chabat et Elodie Bouchez dans "Reality", le célibat a jusqu'ici été la condition quasi métaphysique des personnages de Quentin Dupieux. C'est aussi celle des films eux-mêmes, qui apparaissent comme des ''machines célibataires", selon l'expression forgée par le surréaliste Michel Carrouges : à la fois rigoureuses et absurdes, maniéristes et autarciques. Les personnages et les films de Dupieux partagent un autre penchant : la fuite en avant, le déplacement permanent de qui cherche une maison, un territoire propre, ou ne sait pas ou plus ce que c'est. Célibat, nomadisme : "Incroyable mais vrai" paraît rompre avec ces deux inclinations, car il s'ouvre sur l'un de ces couples que l'on dit "solides", Alain (Chabat) et Marie (Léa Drucker), visitant une maison qu'ils vont effectivement acheter - c'est leur première acquisition, et b marque de leur "installation" définitive.
Voir le numéro de la revue «Cahiers du cinema, 788, Juin 2022»
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