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Le principe Polanski, de l'influence des tournages sur la vie réelle
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Dans ses mémoires, ("Roman par Polanski", Paris, Robert Laffont, 1984), évoquant un tournage qui se passe assez mal pour lui, Roman Polanski a cette phrase qui mérite peut-être qu'on s'y arrête quelques minutes et qu'on la développe, car elle établit une sorte de loi ou de principe qu'il nous faut tenter de vérifier : "Il ne faut jamais attendre longtemps, pendant un tournage, quel qu'il soit, avant que l'atmosphère hors plateau ne se mette à refléter celle de l'intrigue même". Cette citation fait référence au tournage de "Cul de sac", au cours duquel les acteurs principaux Donald Pleasence, Lionel Stander et Françoise Dorléac devenaient les personnages instables et inquiétants qu'ils incarnaient à l'écran et s'enfonçaient dans une lente névrose. En dehors du château où étaient filmées les principales scènes, les comédiens évoluaient dans les limites étroites et inhospitalières d'une île du nord de l'Angleterre retirée de tout et au temps si instable. Ils tournaient en rond et des rapports de force ou de domination s'établirent, de même que des comportements d'évitement et de fuite. Roman Polanski dut faire face à la sournoiserie machiavélique de Donald Pleasence, aux colères menaçantes de Lionel Stander, identiques à celles de son rôle, et aux absences, à l'ennui, aux bizarreries même de Françoise Dorléac qui devenait aussi imprévisible que sur le plateau.
Voir le numéro de la revue «Positif, 720, Février 2021»
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