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Révolte et désobéissance dans la France du premier XVIIe siècle. Le marquis de La Case, huguenot saintongeais, face aux guerres de Rohan, en 1625 / Adrien Araci...
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Le "Verbal du marquis de La Case sur les troubles et mouvements de Montauban en 1625", qui relate les trois mois passés par Jean-Jacques de Pons de La Case à Montauban, au service du duc de Rohan, document manuscrit dont le détail du propos n'a jamais été étudié, fixe la scission qui s'opère dans la pensée politique de la France du premier XVIIe siècle, en particulier au sein du parti huguenot. Il montre que le deuxième soulèvement protestant dans la France des années 1620, mené sous la conduite de Rohan entre 1625 et 1626, joue à plus d'un titre un rôle charnière. Il accélère le passage entre une logique d'alliance encore marquée par le féodalisme, reposant sur le clientélisme et la culture du devoir de révolte, à une logique politicienne, où le discours est au service de la volonté des acteurs politiques et où manipulations et contrefaçons sont de mise. Le document sur lequel porte cet article illustre la dichotomie entre deux conceptions de l'action politique partisane. Il montre aussi les difficultés nouvelles engendrées par ce basculement : en mettant en opposition ses propres motivations, constituant ainsi une forme de rébellion rêvée, juste et conforme aux valeurs de la noblesse, et la rébellion imposée par Rohan, transgressive, brutale et désordonnée, La Case contribue à expliquer les mutations de la politique protestante, pour laquelle l'obéissance au roi devient non plus un témoignage de reconnaissance, mais un fondement de l'existence juridique et politique des huguenots. En mettant en scène et en justifiant sa soumission au roi, il contribue ainsi à montrer la façon dont la politique huguenote va se fondre, voire se dissoudre, dans le discours en germe du pouvoir absolu.
Voir le numéro de la revue «Revue historique, 693, Janvier 2020»
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