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Claire Burger. "C'est ça l'amour" / Dominique Martinez
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La plupart d'entre nous ont fait sa connaissance en 2014. Coréalisatrice de "Party Girl" avec Marie Amachoukeli et Samuel Theis, un premier long métrage collectif et partageur dûment couronné d'une Caméra d'or à Cannes, Claire Burger dressait alors le portrait d'une femme mûrissante et libre. Une fille de l'Est déjouant toutes les normes. Presque cinq plus tard, la voilà qui s'affirme seule - au scénario et à la réalisation - pour mieux s'attarder sur une figure paternelle dévouée, sensible, un poil débordée par les femmes fortes qui l'entourent ! Deux personnages aux antipodes, qui lui permettent pourtant de creuser un sillon très personnel dans le cinéma français. De fait, si avec "C'est ça l'amour", Claire Burger nous convie une fois encore à Forbach, sa ville natale en Moselle, c'est parce qu'elle veut arpenter le territoire - mouvant, émouvant - d'une famille en crise dans une ville non moins déstabilisée. Tissant ici un récit admirable de tendresse et de générosité, cette jeune quadragénaire, ancienne élève de la Fémis, défend volontiers un cinéma intimiste et naturaliste quand on l'interroge. Un cinéma à la fois autobiographique et stylisé... jamais très loin de celui de John Cassavetes qu'elle adore. Elle a raison : à la frontière du réel et de la fiction, toujours nantis d'acteurs non professionnels, exceptionnellement rejoints comme ici par un formidable comédien (le très attachant Bouli Lanners), ses films s'apparentent chaque fois à une belle aventure humaine.
Voir le numéro de la revue «Positif, 698, Avril 2019»
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