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François Ozon, "Grâce à Dieu" / Yann Tobin
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L'éclectisme des genres et la virtuosité de la mise en scène sont des caractéristiques du cinéma d'Ozon que lui reconnaissent aussi bien ses admirateurs que ses détracteurs. Mais, s'il a déjà abordé des thèmes à résonance sociale (récemment la prostitution dans "Jeune et Jolie", l'identité sexuelle dans "Une nouvelle amie"), c'est la première fois qu'il s'attaque frontalement à un " grand sujet " de société, les silences de l'Eglise vis-à-vis des prêtres pédophiles. Le sujet est tellement fort que la mise en scène semble invisible ; elle n'en est pas moins magistrale. D'une histoire de secrets où la parole est primordiale, Ozon fait un film sur la parole, sa construction, sa répression, sa libération et... sa perversion : Mankiewicz et Rohmer ne l'auraient pas désavoué. D'un récit sur la manipulation de l'autre et sur la représentation sociale, il fait une oeuvre où la notion même de mise en scène est partie prenante, y compris dans ses pièges et ses dangers. Incarnés par des acteurs hors pair, ses personnages parlent, écoutent, s'observent et s'écoutent parler. Le cinéaste s'en explique avec une passionnante lucidité. Sommaire. Laissez venir à moi les petits enfants, la critique par Stéphane Goudet. La parole était forte, il fallait la restituer, entretien avec François Ozon par Philippe Rouyer et Yann Tobin.
Voir le numéro de la revue «Positif, 696, Février 2019»
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