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George Cukor l'art de faire briller l'acteur / Yann Tobin
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On revient souvent à George Cukor, puis on l'oublie, ou on le cite au passage, par exemple dans des courants de pensée qui minimisent le metteur en scène ("gender studies", "star studies", "queer studies"). Une rétrospective complète à la Cinémathèque française datant d'il y a une douzaine d'années déjà, nous avait fait découvrir ses premiers films, résolument "pre-Code" et parfois étonnants ("Positif" no 152, février 2007). En 2013, sortait un ouvrage collectif stimulant et inégal doté de propos inédits ("George Cukor. On/off Hollywood", Capricci, 2013) : il était publié simultanément en deux langues, c'est dire si la littérature mondiale était pauvre sur lui. Ce cinéaste hollywoodien exemplaire mais paradoxal pouvait exaspérer ses producteurs ou ses collaborateurs, et la plupart des stars voulaient être dirigées par lui - surtout féminines, selon une légende tenace (mais pas que : Cary Grant lui reconnut l'éclosion de son talent ; James Stewart, Ronald Colman ou Rex Harrison remportèrent sous sa férule les seuls Oscars de leur carrière). C'était un homme de studios au pluriel (Paramount, RKO, MGM, Columbia ou Warner), dont les altercations avec David O. Selznick ou Jack Warner furent notoires. Mais il leur cédait sans broncher (il n'a jamais requis le "final cut"), quitte à le regretter plus tard, et ces producteurs refaisaient appel à lui, acceptaient son perfectionnisme et ses dépassements horaires, car il était finalement toujours fiable : sa capacité de tirer le meilleur de ses équipes était respectée. Sa carrière ne survécut pas à l'âge d'or de ces grands studios. Il aurait rêvé de revenir au théâtre de ses débuts, il trouva avec la télévision une manière de crépuscule modeste, mais serein. Après lui avoir donné la parole dans la Voix off de notre numéro précédent, où il définissait admirablement les qualités requises d'un metteur en scène, ce sont ses sources, ses influences, et le style singulier qu'elles ont fait émerger qui se trouvent à l'honneur dans les pages qui suivent. Sommaire. George Cukor, le geste récurrent. George et Kate : comme frère et soeur "Vous m'avez faite ce que je suis". Cukor et le gothique. Cukor, metteur en scène de musicals malgré lui ? Cukor et la ménloire de Broadway. Le gai cinéma à la télévision, "Il neige au printemps" et "Le blé est vert". Propos sur les acteurs par George Cukor.
Voir le numéro de la revue «Positif, 695, Janvier 2019»
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