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Comment surmonter ses échecs
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Rater sa vie ! C'est le cauchemar n°1 de nos sociétés modernes, individualistes, émancipées. Les Anciens s'en remettaient au destin ? Nos existences sont désormais tendues par l'idéal de la "réalisation" de soi : nous aspirons à la réussite amoureuse, à l'épanouissement personnel, au succès professionnel. D'où notre hantise : l'échec, que nous avons pris l'habitude d'appréhender comme une invivable déchéance. En cela, l'histoire de la philosophie ne nous aide guère : elle ne compte, étonnamment, aucun traité consacré explicitement à l'échec. Et l'esprit français ne nous allège pas non plus : au pays de Descartes plus qu'ailleurs, les ratages, dans le cas notamment de l'échec scolaire, sont des traumatismes. C'est là une grande erreur, rappelle Charles Pépin, qui, avec son nouveau livre, "Les Vertus de l'échec", délivre une philosophie moins amère de nos fiascos existentiels. C'est que les plus belles réussites - à commencer par celles des grandes femmes et des grands hommes - sont toujours le fruit d'un échec traversé, surmonté, sublimé. Ce n'est pas tant l'échec qui compte, confirme ici le théoricien de la résilience Boris Cyrulnik, mais la représentation que nous lui donnons. Et, ajoute la romancière Annie Ernaux, un échec peut s'avérer être une étape vers l'expression de soi. Un dossier, donc, pour revisiter le côté obscur, et pourtant fécond, de l'existence. Sommaire. Réussir la métamorphose. Echouer encore, échouer mieux. Métaphysique du rebond. A quoi servent les mauvaises notes ?. Il n'y a pas d'amour raté. Comment éviter le ressentiment.
Voir le numéro de la revue «Philosophie magazine, 103, Octobre 2016»
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