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Le Bien et le mal, ça s'apprend ?
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Parmi les nombreuses questions qui, depuis les attentats du 13 novembre 2015, nous hantent, il y a celle-ci : comment des jeunes qui sont nés et ont grandi dans des sociétés pacifiées et démocratiques ont-ils pu basculer du côté de ce mal terrible qu'est l'assassinat de masse ? L'attirance de milliers de Français pour une idéologie djihadiste meurtrière n'est-elle pas le signe d'une impuissance à transmettre les valeurs morales les plus élémentaires ? Promouvoir une éducation éthique dans un monde aux repères désormais flottants, où plusieurs courants de pensée et orientations religieuses doivent coexister, n'est pas une tâche particulièrement aisée. Comment, dès lors, relever ce défi ? Trois voies s'offrent à nous. La première, la plus pratiquée, en passe par le discours, l'enseignement théorique et l'énoncé de règles. Mais elle ne suffit pas. Une deuxième voie, plus émotionnelle, consiste à être attentif à la qualité des relations, empathiques, qui se nouent entre les êtres. La troisième voie, enfin, convoque l'idéal des humanités : c'est en nous confrontant aux choix des héros des mythologies et des fictions que nous pouvons éclairer notre propre aspiration à agir bien. Ces voies ont certes leurs limites, mais, plus que jamais, elles méritent d'être profondément méditées. Sommaire. André Comte-Sponville : "On ne naît pas vertueux, on le devient". Classes tout-risque. Cahiers pour une morale à l'école. Frédéric Worms :"Nous sommes des animaux empathiques". Pierre Judet de La Combe : "Lire les Anciens permet de faire l'expérience de l'autre". Opération anti-radicalisation.
Voir le numéro de la revue «Philosophie magazine, 96, fevrier 2016»
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