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Penser oubli plutôt qu'accumulation / Emmanuel Monnier
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C'est l'une des caractéristiques humaines les mieux ancrées : de Lascaux à Facebook, les individus n'ont cessé d'accumuler la trace de leurs expériences pour en garder le souvenir. Une guerre contre l'oubli qui atteint son paroxysme aujourd'hui : avec les capacités de stockage des mémoires numériques, il est devenu plus fastidieux d'effacer que d'enregistrer une information. Or, voici que les neurosciences viennent bousculer cette manière de penser : la mémoire a besoin d'oubli. Mieux, sans lui, notre cerveau ne parvient plus à trier les données ni à leur donner du sens. Pour le XXIe siècle lancé dans la numérisation tous azimuts, c'est peu dire qu'il va devoir se familiariser avec cette idée neuve : plutôt que de conserver à tout prix, apprendre à faire disparaître, s'il veut garder sa mémoire vive.
Voir le numéro de la revue «Science et vie, 1148, Mai 2013»
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