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Mankiewicz, tel qu'il apparait dans "Cléopâtre" / Jean-Michel Ropars
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"Cléopâtre" ("Cleopatra", 1963) a longtemps souffert d'une réputation sulfureuse. Des sommes colossales furent consacrées par la 20th Century-Fox à ce péplum "conçu dans l'urgence, tourné dans l'hystérie et achevé dans une panique aveugle", constatait Joseph L. Mankiewicz, à la fin du tournage (Pascal Mérigeau, "Mankiewicz", Denoël, 1993). A la suite de l'impéritie de ses dirigeants, la Fox appela Mankiewicz au secours pour reprendre un projet existant, accepté par Rouben Mamoulian. Mankiewicz faillit y laisser sa santé, ne voulut plus ensuite prononcer le nom de "Cléopâtre", et s'éloigna peu à peu des milieux du cinéma : il ne se reconnaissait pas dans la version terriblement raccourcie par Darryl F. Zanuck. Le film souffrit aussi des méfaits du "star-system" : les paparazzis ne se privèrent pas de suivre au jour le jour la liaison "scandaleuse" , de Liz Taylor et Richard Burton, tous deux mariés et attaqués violemment par le Vatican. Résultat : "Cléopâtre", malgré ses quatre Oscars (photographie, décors, costumes, effets spéciaux), fut accueilli par une avalanche de sarcasmes par une grande partie de la critique internationale. Les passions sont heureusement depuis retombées.
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