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Jean-Pierre et Luc Dardenne, "Le Jeune Ahmed" / Yann Tobin
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Avec "Le Jeune Ahmed", Jean-Pierre et Luc Dardenne reviennent, pour ainsi dire, aux fondamentaux de leur cinéma depuis "La Promesse" (1996) : suivre le parcours d'un adolescent qui " grandit " face aux circonstances qui l'entourent. Mais attention, qu'il n'y ait pas de malentendu : si vous avez entendu ou lu que les frères s'intéressent ici à la radicalisation d'un jeune musulman, vous avez été mal informé. Avant le début du film, Ahmed est déjà radicalisé. Il a douze ans, c'est " l'enfant au coran ". La question posée est donc : la "déradicalisation" est-elle possible ? Ce qui change tout ! Et les Dardenne nous mènent dans cette histoire avec un suspense comportemental dont ils sont devenus maîtres : comment épouser le point de vue d'un personnage que nous ne comprenons pas ? Une mise en scène qui mêle le " théâtral " de la représentation à la sensation hallucinée du réel, tel est le secret de ces cinéastes qui cherchent, qui trouvent, qui nous font participer à leurs expériences. Dans leurs films précédents, ils nous ont convaincus que des stars de cinéma (Cécile de France, Marion Cotillard, Adèle Haenel) pouvaient être des actrices prêtes à se fondre dans leur univers. Dans "Le Jeune Ahmed", ils révèlent deux nouveaux talents saisissants, Idir Ben Addi (Ahmed) et Victoria Bluck (Louise). Nous souhaitons à ces acteurs débutants un avenir aussi accompli que celui de Jérémie Renier ("La Promesse"), Emilie Dequenne ("Rosetta") ou Déborah François ("L'Enfant"), qui ont débuté sous les mêmes auspices. Sommaire. Mauvaise graine. Arriver à filmer la vie qui revient, entretien avec Jean-Pierre et Luc Dardenne
Voir le numéro de la revue «Positif, 700, Juin 2019»
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