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Notre jeunesse, son histoire / Amos Reichman
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Les parents nous avaient promis un monde sans soucis. Au fond, nous n'y croyions pas. Il y avait quelque chose de touchant dans leur doux mensonge. Héritiers des Guerres mondiales, de la Guerre froide, des décolonisations, les grands voulaient nous protéger, eux-mêmes sans doute encore trop abasourdis. L'histoire nous était dérobée. Confusément, nous la cherchions. Nous en étions comme orphelins. Le monde dans lequel nous avons grandi, celui de Zidane et Chirac, d'une Europe vacillant entre crise et construction, de la mondialisation et de l'économie malade, était le résidu titubant des secousses qui, de Paris à Berlin en passant par Moscou et Alger, avaient structuré le siècle passé. En 2015, l'histoire suspendue a retrouvé pied, dans le sang. Il nous incombe de tout faire pour que les temps à venir ne soient pas ceux de l'affrontement généralisé et de la destruction.
Voir le numéro de la revue «Temps modernes, 689, Juillet 2016»
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