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Claude Miller, portrait de l'artiste en clown punk / Olivier Curchod
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Pourquoi revenir sur "Voyez comme ils dansent" un mois après sa sortie (critique, n° 605-606, pp 134-135) et nous entretenir avec Claude Miller une cinquième fois ces dix dernières années ? Par fidélité à un cinéaste qui n'a cessé de nous surprendre et de nous étreindre dès 1976 et "La Meilleure Façon de marcher" ? Assurément. Mais parlons net. "Voyez comme ils dansent", que Miller s'en est allé tourner là-bas, au Québec, en osmose totale avec le génie des êtres et des lieux, est un des titres les plus importants de son auteur. Un de ces portraits de femmes à quoi l'on reconnaît, chez les plus grands, l'amour vrai du cinéma et de la vie. Un de ces portraits d'artiste - fulgurance de James Thiérrée - par quoi quelques cinéastes touchent au sommet de leur art et de leur maturité. Pavane souriante pour un saltimbanque défunt. Miller cite dans son film Apollinaire, et ici Valéry. Offrons-lui, en manière d'exergue, du premier, la fin de "La Maison des morts" : "D'avoir aimé un mort ou une morte / On devient si pur qu'on en arrive / Dans les glaciers de la mémoire / A se confondre avec le souvenir / On est fortifié pour la vie / Et l'on n'a plus besoin de personne". Et du second, cette "mauvaise pensée" : "Tout ce que tu dis parle de toi, singulièrement quand tu parles d'un autre".
Voir le numéro de la revue «Positif, 607, Septembre 2011»
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